Article2_Daimaiv2

Diaphragme Et Daimai | Le soufflet de forge

2 février 2012

Par Benny CASSUTO

Pour le Taoïste, ajuster sa respiration sur celle du Ciel-Terre est un exercice constant. Dans l’homme, l’intervalle entre Ciel et Terre peut se représenter comme la partie qui va de la base de la poitrine à la base de la ceinture, corset vivant et souvent lieu d’inconfort ou de réconfort. Cette région est dépositaire de notre force et de notre souplesse, aux niveaux physique, énergétique et émotionnel. Lieu de passage entre le clair et le trouble, entre le haut du corps dominé par la tête, la poitrine et les bras, et le bas, lombes, bassin et jambes.

Le Daimai, méridien de la ceinture, l’un des 8 méridiens extraordinaires, est une structure horizontale dont la fonction est de maintenir et de nouer ensemble tous les méridiens, à la façon du lien qui maintient une gerbe de céréales ou un fagot de petit bois. Le Daimai noue la verticale et l’horizontale, en assure la fonction de pivot, shu 樞.

Analyse du caractère dai : Dans le dictionnaire étymologique de la langue chinoise, le shuowenjiezi, on dit :帶紳也 dai shen ye, dai c’est comme une grande ceinture dont les extrémités sont pendantes. Une ceinture noble, avec une dimension horizontale qui maintient les reins en arrière et dont les extrémités pendent devant, avec des pierres précieuses chez les femmes réalisant une verticale, un aplomb élégant.
Ce méridien est engagé dans la tenue souple et ferme de la taille, le rassemblement de tous les méridiens et le soutien de leur circulation correcte entre le haut et le bas du corps. Un pivot efficace, associant liberté de mouvement et plénitude centrée.
Le daimai est associé, dans la numérologie chinoise, aux Six Jonctions, les liu he 六合.
Alice FANO me disait un jour qu’à son avis les liu he répondaient à l’image géométrique de la « tangente ». Image intéressante en ce sens qu’elle exprime l’idée d’un contact et d’une séparation en même temps.
La droite touche le cercle en un point et un seul. Dès qu’elle le touche, elle le quitte. Par le daimai, nous sommes constamment reliés au monde et détaché de lui. Une posture comme une caresse, un toucher qui ne s’empare pas, qui laisse libre. Ce n’est pas sans rappeler la place du Cœur, de l’Empereur, présent à tout et encombré par rien.

Le méridien de la ceinture nous offre la possibilité d’un appui par la région du taichong, par nos reins, en même temps qu’une liberté, une mobilité grâce à l’aplomb centré par le vide du pivot qu’est le shaoyang, la VB.

-Les points du Daimai :
Lishizhen dans son Qijing bamai kao, « Traité sur les 8 méridiens extraordinaires » dit ceci :
« Le Daimai surgit aux dernières côtes, une cavité de souffles du zujueyin, zhangmen 章門 (13F)
Avec le zushaoyang il s’enfile la cavité daimai 帶脈 (26VB).
Il entoure le corps en un mouvement circulaire telle une ceinture qui attache.
Il fait une réunion avec zushaoyang à wushu 五樞 (27VB) et à weidao 維道 (28VB)
En tout huit points »
Zhangmen 13F, signifie la « porte de la totalité ». On peut l’interpréter comme la porte qui rassemble la totalité des souffles, ou celle qui ouvre vers la totalité du monde ou encore celle qui relie l’externe et l’interne dans un tout unifié et respirant.
Wushu 27VB, signifie cinq pivots ou pivot du 5. Il associe le nombre cinq, exprimant le mouvement (wuxing 五行 cinq mouvements) et le croisement des souffles du Ciel et de la Terre. Cinq est aussi la place occupée par la VB dans l’énumération des charges des organes et entrailles dans le chapitre huit du Suwen. Cinq et Pivot expriment doublement le souffle de VB présent dans ce point.
Weidao, 28VB, » Chemin qui relie » porte aussi un nom secondaire Waishu 外樞, « pivot de l’externe ». Autre point pivot, donc, et point qui relie tout comme le pivot relie Ciel et Terre ou externe et interne.

En regardant les noms des points du Daimai, on voit qu’ils nous indiquent qu’ils ont pour fonction de rassembler la totalité, Ciel-Terre, interne-externe, yin-yang, en maintenant une ceinture à la fois élégante et efficace, comme pour abaisser et approfondir le souffle et les liquides, les garder dans leurs voies, les relier (wei ) et les faire circuler par la dynamique du cinq (wu ).

DAIMAI ET DIAPHRAGME :
Plusieurs réflexions nous font supposer qu’il y a un lien fonctionnel étroit entre le diaphragme, on pourrait dire « les » diaphragmes, et le méridien de la ceinture.
En premier lieu cette ceinture est une structure énergétique horizontale comme le diaphragme est une structure musculo-aponévrotique complexe et horizontale, ce qui n’est pas courant dans le corps en dehors du périnée. Or le périnée, plus précisément le tendon ancestral zongjin, nous le verrons, est sous la dépendance du bon fonctionnement du daimai.
Par ailleurs, cette ceinture fonctionnelle semble rassembler les régions où s’attache le diaphragme, dernières côtes et région dorsolombaire où s’ancrent les piliers du diaphragme.
Enfin, l’activité du diaphragme impliqué dans la respiration est dépendante de la bonne santé du foyer inférieur. C’est la qualité du souffle des reins qui permet l’inspiration avec l’aide du souffle de VB, qui abaisse le souffle comme pour l’enraciner. Qui, mieux que le méridien ceinture, fait le lien entre le souffle des reins et celui de VB, par ce mouvement tournant qui rassemble tous les souffles pour les ancrer fermement vers le bas, vers le muscle ancestral, zongjin 宗筋 ?
Daimai semble faire le lien entre les souffles ancestraux dont le recel est à la poitrine, et le périnée ou plutôt le tendon ancestral, à la fois sécurité de base et impulsion désirante.

Nous savons par le chapitre 44 du Suwen , qui traite des impotences, wei, des membres inférieurs, que la pensée sans relâche est comme utiliser avec excès « la chambre à coucher » et porte atteinte aux souffles du foie. Le foie et les hun n’assumant plus correctement le mouvement de montée des souffles, il s’ensuivra des impotences et des flaccidités par relâchement du tendon ancestral.
Le muscle ancestral est relié au ciel antérieur par chongmai, dumai, daimai et renmai et au Ciel postérieur par yangming. Tous les yin et les yang passent par qijie 30 E et c’est le yangming qui gouverne. Yangming, mer des cinq zang et des 6 fu commande l’imbibition du muscle ancestral.
Zongjin commande le maintien des os ensemble shugu 束骨. On notera que le caractère shu, « attacher ensemble », est aussi utilisé pour décrire la fonction du daimai.
Lorsque le yangming est vide, le muscle ancestral se relâche et le daimai ne peut plus retenir, ne tire plus, yin 引. D’où les pertes blanches et les spermatorrhées ainsi que l’impotence des pieds et des jambes ( perte des essences jing ).
Citons Jean-Marc Eyssalet, à la page 192 de son très bel ouvrage : « Emergence et immersion du souffle et du désir » :
« On ne peut alors manquer d’évoquer la citation du Lingshu 75 qui déclare que Zongqi, l’énergie des rythmes ancestraux rassemblée au lieu-même de production du Gaohuang, « les graisses fluides » du diaphragme, adresse une branche montante aux voies respiratoires et une branche descendante au point qijie, 30 Estomac. Ce lieu énergétique est en effet à la fois point d’assentiment pour l’ensemble des Trois Réchauffeurs d’après le Nanjing 31 (« les Triple Réchauffeur est actif au point Qijie ») , lieu de jonction avec le méridien curieux Chongmai et le dispositif du périnée antérieur nommé Zongjin, terme qui comprend aussi le sens de pénis.
On peut donc penser que Gao a un lieu de rassemblement privilégié en bas du corps avec la région génitale et les membres inférieurs, par la transaction énergétique du point Qijie , ou Qichong 30 Estomac. »

On peut alors se représenter un lien entre le diaphragme et le muscle ancestral grâce à ces graisses nobles et fluides que l’on nomme Gao. Le Daimai semble jouer un rôle important dans cette relation. Intimement lié aux deux, il semble nouer et aider à faire descendre ces graisses fluides imbibées de vitalité vers la base. Le caractère huang qui est associé à gao dans la dénomination gaohuang, signifie membrane ou diaphragme. Il semble désigner les grands plans aponévrotiques, les feuillets et les membranes le long desquels cette graisse fluide, qui n’est pas sans rappeler les liquides profonds ye transformés et raffinés par zongqi, va descendre jusqu’à la région génitale. D’ailleurs deux des points huang situés en bas sont huangshu 16Rn, situé de part et d’autre du nombril, à une demi distance et huangmen 51V, sur la branche externe du méridien de vessie, à hauteur de L1-L2, en dehors de sanjiaoshu 22V. Ces deux points huang, même s’ils ne sont pas, à proprement parler, des points du daimai, sont « pris » dans la ceinture qui noue ensemble le haut et le bas. Le daimai semble mettre en mouvement les graisses nobles riches en Jing que sont les gao le long des membranes huang qui englobent les membranes du cœur, le diaphragme, les grandes aponévroses abdominales et les membranes intimes du bassin, baohuang qui est aussi le nom du 53V, sur la branche externe du méridien de vessie, à hauteur du 2ème trou sacré, à l’extérieur du 28V, pangguangshu.
Une grande respiration, donc entre le haut et le bas du corps, orchestré par le souffle rythmique ancestral Zongqi avec comme chef d’orchestre le Daimai. Comme des grandes voiles qui se remplissent et se vident rythmiquement, abaissant la vitalité imbibante jusqu’en profondeur et en bas du corps.

A propos des GUI :
Nous allons voir à présent qu’il existe un lien insolite entre gaohuang et daimai à travers deux récits où, d’ailleurs, le premier est évoqué dans le deuxième.
Le premier est une histoire contée par Yang Yi Zhou dans le Dacheng et rapportée par Jean-Marc Eyssalet dans l’ouvrage cité plus haut :
« D’après Zuo Zhang, la 10ème année du Cheng Gong (672 av. JC), le prince Jin fut malade ett demanda au prince Qin d’envoyer un praticien pour le soigner. Le prince Qin envoya le Maître Huan ; avant que Maître Huan arrive, le Prince Jin rêva de sa maladie et vit deux petits bonshommes en train de discuter ; l’un disait à l’autre « Maître Huan est un grand praticien, il va venir nous tuer, il faut s’en aller » et l’autre répondit, « il suffit de rester au dessus de Huang et au dessous de Gao, et il ne pourra rien faire. » Lorsque le Maître Huan est arrivé et après avoir fait le diagnostic, il dit au Prince Jin : « L’origine de la maladie se trouve au dessus de Huang et au dessous de Gao, donc on ne peut pas utiliser de drogues fortes pour l’éliminer, car elles n’arrivent pas à ce niveau. » Le Prince Jin le remercia et lui offrit beaucoup de cadeaux. »

Le deuxième récit se trouve dans le Qijing ba mai kao de Lishizhen. Le traité des Huit Méridiens Curieux. La traduction est de Jean-Yves Leroll.
« Dans les ouvrages classiques on raconte l’histoire de cette femme qui, pour son malheur, avait des pertes rouges et blanches. Un médecin lui fit des moxas à Qihai (6VC), mais sans effet. Le deuxième jour, il moxa le point Daimai (26VB).
C’est alors que l’esprit malin (qui se logeait là) vint à lui confier à l’oreille : les moxas d’hier m’ont fait du bien, mais ils ne m’ont pas atteint. Aujourd’hui les moxas m’ont fait de l’effet et, sur ce, je m’en vais. Cependant j’aimerai qu’on me fasse des offrandes et des sacrifices.
La famille fit les sacrifices d’usage et la malade guérit.
Le médecin en fut le premier étonné, il se souvint de l’aventure qui arriva au Prince Jin sous l’emprise de deux démons.
En effet, un vide et une fatigue intense (xulao 虛勞) font que les Gui en profitent et s’y installent). »

Daimai et Gaohuang semblent être des cavités où se logent facilement les Gui, générant des maladies relativement difficiles de diagnostic et de traitement. Le médecin doit être perspicace et habile, respectueux des Esprits.

Pour conclure, je ne peux m’empêcher d’avoir recours au Daodejing de Laozi.
Cette grande respiration du diaphragme, des membranes, du muscle ancestral, sous l’impulsion de Zongqi et du Daimai, faisant circuler ces graisses nobles que sont les Gao jusque dans la profondeur des moelles et de leur mer, le cerveau, jusque dans l’intimité du bassin et des organes génitaux, me fait penser au « soufflet de forge » évoqué au chapitre 5 du Laozi. Avant de l’aborder, j’aimerais insister sur l’empreinte que laisse sur le Daimai sa correspondance avec les 6 Jonctions, Liu he, 六合 évoquées plus haut. Par la ceinture, nous touchons le monde et le quittons tout à la fois. Nous le touchons et sommes touchés par lui mais nous ne l’agrippons pas. Nous sommes reliés et nous laissons libre ce à quoi nous sommes reliés. C’est l’esprit de la « tangente » qui ne touche le cercle qu’en un point et un seul. Mais nous le touchons par tous nos points, nous sommes enveloppés par tous ces contacts. Si nous cherchons à fixer, par peur ou par désir, un ou l’autre de ces points de contact, fut-il vertueux, nous créons les conditions d’un vide et d’une perte par ailleurs. Ce vide est une invitation aux Gui par la fatigue qu’il entraîne.
Pour Laozi, la bienveillance, Ren 仁, est une fixation et c’est déjà une perte du Dao. Certes, cela fait partie de la confrontation entre taoïstes et confucianistes, mais l’idée que la bienveillance, vouloir le bien, est une première perversion par rapport à l’efficace du non-agir, me paraît pertinente.
Pour que la grande respiration du soufflet de forge de tous les diaphragmes du corps ne connaisse pas de fatigue, il est bon qu’elle aille et qu’elle vienne sans désir, juste en contact, en présence, sans saisie, juste cette caresse du souffle de la vie qui se déroule.

D’autre part, le choix d’un chapitre Cinq, wu n’est pas fortuit et cela pour au moins deux raisons.
La première, nous l’avons déjà évoquée, est dans la nature même du nombre, croisement des souffles du Ciel et de la Terre, mouvement centré, le centre étant le pivot, le gond.
La deuxième fait écho à la place dévolue à la Vésicule Biliaire au chapitre Huit du Suwen. La VB, entraille du Juste et de l’Exact, ayant pour charge la décision tranchée, apparaît bien en cinquième position, après Tanzhong, le centre de la poitrine, en charge des agents sur place et en ambassade, source de joie et d’allégresse.

Le chapitre Cinq va ainsi :

天地不仁,以萬物為芻狗;
tian di bu ren yi wan wu wei chu gou

« Le Ciel-Terre est sans bienveillance, les Dix mille êtres, pour lui, sont comme chiens de paille. »

聖 人不仁,以百姓為芻狗。
sheng ren bu ren yi bai xing wei chu gou

« Le Sage est sans bienveillance, pour lui, les Cent familles sont comme chiens de paille »

天地 之間,其猶橐籥乎。
tian di zhi jian qi you tuo yue hu

« Dans l’intervalle entre Ciel et Terre, il y a comme un soufflet de forge »

虛而不屈,動而愈出。
xu er bu qu dong er yu chu

« Vide, il n’est jamais épuisé, en mouvement il désire encore souffler »

多言數窮,不如守 中。
duo yan shu qiong bu ru shou zhong

« On parle, on parle sans limite, rien n’est comme garder le Centre. »

Comment peut-on comprendre ce chapitre ? Etre sans bienveillance ne signifie pas être malveillant. Au contraire, l’éthique taoïste est une éthique du détachement afin de ne pas faire obstacle au Dao qui, lui, prend en charge tous les êtres, leur donne un appui et les nourrit sans rien leur demander et sans en tirer de gloire et de renom. Une fois le travail accompli, on s’en retourne. Shengren, le Sage, ne s’attache pas, ce qui ne veut pas dire qu’il n’accorde pas toute son attention. Comme dans l’éthique de la « tangente », il est touché par tout et se détache de tout. C’est une posture paradoxale et efficace en ce sens qu’elle ne fait pas obstacle à la vie, au Dao. Une posture qui ne fait pas pression, qui ne contraint pas, même avec ce qui apparaît comme une vertu de bienveillance.
A ce prix, le souffle ne s’épuise pas, au contraire il augmente. Comment? En gardant le centre, en respectant le Vide qui fait pivot, qui permet changements et transformations, qui maintient une liberté joyeuse.

Le méridien Daimai, marqué par Shaoyang, le pivot, entretient à la taille une liberté de mouvement par l’enracinement aux reins du souffle ancestral de la poitrine. Les enveloppes du cœur peuvent propager la joie et l’allégresse aux confins du corps en permettant que les membranes coulissent et guident les graisses nobles au plus profond pour nourrir la vitalité.
C’est comme un soufflet de forge, un corps respirant ou souffles, essences et esprits, de concert, animent l’espace corporel à l’image de l’intervalle Ciel-Terre.

Bibliographie :

-Qijing bamai kao de Lishizhen : Trad. Jean-Yves LEROLL. Les méridiens extraordinaires Tome 3. Juillet 1992
-Emergence et Immersion du souffle et du désir. La respiration et la sexualité comme synthèse dynamique de l’organisation énergétique et rythmique du corps vécu.
Jean-Marc EYSSALET. Ed. Guy TRÉDANIEL 2006
-Daodejing de Laozi. Traduction et commentaires personnels néanmoins toujours inspirés par Claude LARRE, Elisabeth ROCHAT DE LA VALLÉE, et Jean-Marc EYSSALLET.
-Zhenjiu Jiayijing de Huangfu Mi : Traduction Constantin MILSKY et Gilles ANDRÈS
Ed. Guy TRÉDANIEL 2004
-Xuli et Dabao, l’impératif métaphysique au centre de la chair. Benny CASSUTO Actes du congrès AFA. GIEN 2003

Résumé : Le Daimai, méridien de la ceinture, gouverne notre horizontalité, notre rapport à l’espace. Cela, il le fait en tant que structure pivot qui relie verticalité et horizontalité, Ciel et Terre, en actionnant comme un « soufflet de forge », animant le diaphragme, les membranes et le périnée, tendon ancestral, dans un souffle commun. Cette grande respiration, à l’image de la respiration du Ciel-Terre, soutient une liberté de mouvement, notamment dans les rotations qui permettent d’évoluer dans les quatre directions et un détachement juste protégeant des fatigues intenses.

Mots clés :
Diaphragme. Daimai. 6 Jonctions (Liu he) Gao. Huang. Muscle ancestral. Soufflet de forge. Pivot. Gui.